La guerre technologiques est ouverte. Les Terres rares sont un risque de disruption majeur. La chine controle 90% de la production. AMS, AIXTRON, QUALCOMM ,INTEL sont exposés.
Déjà, les terres rares, c’est quoi ?
Les terres rares sont des composantes cruciales dans la
fabrication des composants électroniques et très largement utilisés dans le
secteur des semi-conducteurs.
Les matériaux que nous appelons terres rares sont composés de 17 éléments : le scandium, yttrium, et 15 lanthanides. Ils sont utilisés pour faire des batteries, des lasers, des LED, des aimants et amplificateurs, des lasers chirurgicaux, des détecteurs, des tablettes, voiture hybride, ampoules, écrans, équipements de chirurgie, lunettes de soudure. Vous l’aurez compris, ils sont nécessaires partout, partout, partout.
source: Gregoire Favet, BFMTV
Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, regardez ce long reportage d’Arte sur les terres rares:
Sinon continuez la lecture plus bas
La Chine contrôle 90% de la production mondiale de terres rares :
La chine a le contrôle sur les matériaux les plus critiques pour la supply chain de la filière électronique.
Ils produisent 95% du Gallium dans le monde, composant
utilisé dans les amplificateurs que nous trouvons dans tous les casques de
musique. Il est également utilisé pour la production d’ampoules LED, les lasers
et les stations 5G. La chine contrôle également plus de 80% de la production de
Tungsten, utilisée dans les transistors. Ou encore la production de Germanium,
dont ils contrôlent plus de 65% de la production, et utilisé dans les radars et
les équipements d’optique et optoélectronique.
Une réduction des quotas, ou des restrictions d’exportations :
La domination de la Chine inquiète les occidentaux depuis plusieurs années déjà. De 2006 à 2010, la Chine a réduit ses quotas d’exportation de 5 % à 10 % par an, et la production a été limitée de peur que ses réserves ne s’épuisent d’ici quinze ans. En 2009, la Chine a annoncé vouloir réduire ses quotas d’exportation à 35 000 tonnes (sur une production de 110000 tonnes). Elle a effectivement mis cette menace en application, avec une baisse de 10% en 2011.
Mais après une
plainte déposée par l’Union européenne, les États-Unis et le Mexique à la fin
de 2009, l’OMC condamne le 7juillet2011 la Chine
à mettre un terme aux quotas imposés pour les terres rares. La Chine a mis fin
au début 2015 aux quotas à l’exportation qu’elle avait imposés sur les terres
rares ; ces quotas seront remplacés par un régime de licences qui seront
nécessaires aux producteurs chinois pour vendre à l’étranger.
Au vue de l’importance
qu’accorde le gouvernement américain actuel aux règles de l’OMC, pas sûr que l’organisation
puisse mettre la pression cette fois sur la Chine, si elle venait à appliquer
des quotas à nouveau.
Face à ce risque, le reste du monde cherche à diversifier ses approvisionnements. La réouverture de la mine sud-africaine est à l’étude. Certains gisements canadiens (Hoidas Lake), vietnamiens, australiens et russes sont aussi en cours d’évaluation. Et en Suède, un projet significatif est en cours à Norra Kärr.
En 2013, la société
australienne Lynas a ouvert une mine en Malaisie. La mine californienne de Mountain Pass a été rouverte après
10 ans de fermeture et après des investissements de 1,25 milliard de dollars. À
terme, ces deux sites devraient représenter 25 % de la production mondiale
Quels sont les entreprises les plus exposées :
Conclusion :
Historiquement, les guerres commerciales ont montré qu’elles généraient plus de peine que de bénéfices pour les parties prenantes. Au vu de l’ampleur des pays engagés dans l’affrontement, pas moins que la première et seconde puissance économique mondiale, cette guerre s’annonce être une vrai disruption pour la chaîne logistique mondiale et un casse-tête pour les directeurs d’achats et sales managers des entreprises du monde entier. Elle peut avoir également un impact sur l’inflation, spécialement sur les produits électroniques. Une inflation qui accéléré réduit les marges de manœuvre des banques centrales.
Guerre technologique et terres rares, le risque de disruption est majeur
La guerre commerciale a son mur de fer : L’électronique
Google coupe ses services sous licence à Huawei. L’annonce a eu l’effet d’une bombe, encore plus que l’événement dont elle est la conséquence à savoir le placement de Huawei sur liste noire américaine.
La décision du gouvernement américain a été tellement
dramatique que même ce dernier a décidé de reculer en accordant un sursis de 3
mois à l’entreprise et appelant les dirigeants de Google pour leur signaler qu’ils
n’étaient pas obligés d’aller aussi vite.
Petit décryptage du journal LesEchos
Nous avons eu l’occasion de voir le dirigeant de Huawei, Ren
Zhengfei s’exprimer, ce qui n’est pas très commun. Sorti défendre son groupe,
il a tenu à calmer les parties prenantes sur la viabilité du segment mobiles à
la suite de cette annonce, et laissé entendre qu’ils travaillent sur leur
propre système d’exploitation. Un plan B a été dévoilé, dans un élan de fierté
nationale revigoré. Pour rappel, la directrice financière du groupe, Meng
Wanzhou, a été arrêtée au Canada le 1er décembre 2018, à la demande des
Etats Unis, soupçonnée d’avoir violé les sanctions américaines contre l’Iran.
Les systèmes Android sont déjà restreints en Chine, certes. Play Store, Youtube et Google search ne sont pas disponibles, et le Cyberspace Administration of China (CAC) impose des règles strictes d‘utilisation et d’enregistrement des données. Mais en Europe, cette annonce est sûre d’impacter significativement les ventes du groupe. Comment acheter un smartphone avec un système Android restreint, ou un nouveau système inconnu du public (nous connaissons la qualité des premières versions d’OS)? Le consommateur européen ne s’embêtera certainement pas de ces contraintes, et s’équipera d’un Samsung ou un Apple.
La décision est lourde.
Le mur digital que la Chine a construit autour d’elle depuis ces 20 dernières années est entrain d’être scellé de l’autre côté par Trump. Comme a dit un blogeur américain sur le sujet : « Cela fait 30 ans que la chine affronte les Etats Unis, il fallait bien qu’elle s’attende à ce que les Etats Unis l’affronte un jour ».
Le modèle « Chimerica » se fissure
L’analyse de Deutche Bank montre que les Etats Unis sont entrain de rediriger leur commerce avec la Chine vers le reste du monde/
La guerre commerciale a un front technologique aux
conséquences majeures. Huawei n’est pas la première entreprise que les
américains ont mis à genoux. Souvenez-vous, ZTE. Les chinois ne resteront pas passifs.
Quitte à se tirer dans les pattes, ils ne seront pas seuls à souffrir. Comment répliquer ?
Le président Xi Jinping veut préparer les chinois à un bras de fer avec les Etats Unis, et liste les cartes dont il dispose pour peser sur la balance. Il en appelle aussitôt à la fierté nationale. Mardi (21 mai 2019), il appelle les chinois à une longue marche, faisant référence à la longue marche de l’armée rouge en 34-36. Cette guerre commerciale est une opportunité politique pour le gouvernement chinois. Il est communément admis qu’un adversaire commun réunit la nation, et ces tensions pourraient permettre de préparer les chinois à un atterrissage de l’économie en dessous des 6% de croissance. Même si les dernières mesures, à visée de court terme, utilisent les anciennes ficelles de l’endettement pour stimuler la croissance, ces tensions pourraient également permettre une accélération de la réorientation de la chine vers une économie de la demande.
« Nous sommes venus ici, au point de départ de la Longue Marche, pour avoir un aperçu de la situation du départ de l’Armée rouge à cette époque. Il y a maintenant une nouvelle Longue Marche et nous devrions prendre un nouveau départ », a déclaré M. Xi dans un parc commémoratif de Ganzhou, dans le comté de Yudu.
M. Xi s’est rendu à JL MAG Rare-Earth Co, une société de
haute technologie basée à Ganzhou spécialisée dans la recherche et le
développement (R&D) sur les matériaux magnétiques permanents pourvus de
terres rares. Oui les terres rares, fallait bien y arriver.
Les Terres rares, un risque de disruption majeur.
Déjà, les terres rares, c’est quoi ?
Les terres rares sont des composantes cruciales dans la
fabrication des composants électroniques et très largement utilisés dans le
secteur des semi-conducteurs.
Les matériaux que nous appelons terres rares sont composés de 17 éléments : le scandium, yttrium, et 15 lanthanides. Ils sont utilisés pour faire des batteries, des lasers, des LED, des aimants et amplificateurs, des lasers chirurgicaux, des détecteurs, des tablettes, voiture hybride, ampoules, écrans, équipements de chirurgie, lunettes de soudure. Vous l’aurez compris, ils sont nécessaires partout, partout, partout.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, regardez ce long reportage d’Arte sur les terres rares:
Sinon continuez la lecture plus bas
La Chine contrôle 90% de la production mondiale de terres rares :
La chine a le contrôle sur les matériaux les plus critiques pour la supply chain de la filière électronique.
Ils produisent 95% du Gallium dans le monde, composant
utilisé dans les amplificateurs que nous trouvons dans tous les casques de
musique. Il est également utilisé pour la production d’ampoules LED, les lasers
et les stations 5G. La chine contrôle également plus de 80% de la production de
Tungsten, utilisée dans les transistors. Ou encore la production de Germanium,
dont ils contrôlent plus de 65% de la production, et utilisé dans les radars et
les équipements d’optique et optoélectronique.
La chine pourrait réduire les quotas d’exportations :
La domination de la Chine inquiète les occidentaux depuis plusieurs années déjà. De 2006 à 2010, la Chine a réduit ses quotas d’exportation de 5 % à 10 % par an, et la production a été limitée de peur que ses réserves ne s’épuisent d’ici quinze ans. En 2009, la Chine a annoncé vouloir réduire ses quotas d’exportation à 35 000 tonnes (sur une production de 110000 tonnes). Elle a effectivement mis cette menace en application, avec une baisse de 10% en 2011.
Mais après une
plainte déposée par l’Union européenne, les États-Unis et le Mexique à la fin
de 2009, l’OMC condamne le 7juillet2011 la Chine
à mettre un terme aux quotas imposés pour les terres rares. La Chine a mis fin
au début 2015 aux quotas à l’exportation qu’elle avait imposés sur les terres
rares ; ces quotas seront remplacés par un régime de licences qui seront
nécessaires aux producteurs chinois pour vendre à l’étranger.
Au vue de l’importance
qu’accorde le gouvernement américain actuel aux règles de l’OMC, pas sûr que l’organisation
puisse mettre la pression cette fois sur la Chine, si elle venait à appliquer
des quotas à nouveau.
Face à ce risque, le reste du monde cherche à diversifier ses
approvisionnements. La réouverture de la mine sud-africaine est à l’étude.
Certains gisements canadiens (Hoidas Lake), vietnamiens, australiens et russes sont aussi en cours d’évaluation.
En 2013, la société
australienne Lynas a ouvert une mine en Malaisie. La mine californienne de Mountain Pass a été rouverte après
10 ans de fermeture et après des investissements de 1,25 milliard de dollars. À
terme, ces deux sites devraient représenter 25 % de la production mondiale
Quels sont les entreprises les plus exposées :
Conclusion :
Historiquement, les guerres commerciales ont montré qu’elles généraient plus de peine que de bénéfices pour les parties prenantes. Au vu de l’ampleur des pays engagés dans l’affrontement, pas moins que la première et seconde puissance économique mondiale, cette guerre s’annonce être une vrai disruption pour la chaîne logistique mondiale et un casse-tête pour les directeurs d’achats et sales managers des entreprises du monde entier. Elle peut avoir également un impact sur l’inflation, spécialement sur les produits électroniques. Une inflation qui accéléré réduit les marges de manœuvre des banques centrales.